Ces 3 dernières années, SNCF Réseau a investi 10 millions d’euros dans un programme "drone", afin d’optimiser les opérations de maintenance et de surveillance du réseau ferré. En cours d’expérimentation, cette technologie s’approche à grand pas de l’heure de son déploiement.

Si aucune date de lancement n’est encore avancée à ce jour, chacun s’accorde pour reconnaître la maturité atteinte par ces solutions de collecte et de traitement des données appliquées au domaine ferroviaire. "Pour ce qui concerne nos travaux sur les drones, nous atteignons aujourd’hui ce niveau critique et excitant, où l’expérimentation va céder la place au déploiement", se réjouit le président de SNCF Réseau, Jacques Rapoport.

A en croire le dirigeant, il ne faudra pas attendre bien longtemps pour voir un drone survoler les voies du réseau ferré national. Mais que promet véritablement cette technologie ? Et en quoi ces engins, un temps perçus comme des jouets pour grands enfants, peuvent-ils constituer une évolution majeure pour la SNCF ? La réponse est simple : le drone permet de collecter et traiter, en un minimum de temps avec une précision maximum, d’importants volumes de données cruciales pour la vie du réseau. Disposer d’une capacité d’analyse globale, c’est se donner les moyens d’anticiper les besoins et mobiliser les équipes au bon endroit, au bon moment et avec le juste engagement matériel ; autant de paramètres qui pourraient concourir à une gestion optimisée et moins onéreuse des interventions sur le réseau. 

De nombreuses applications sur le réseau

Si l’on considère les problématiques de maintenance, les applications ne manquent pas, comme en témoignent diverses expérimentations. Sans entraver les circulations, il est à la fois possible de visiter les parois rocheuses pour se prémunir d’éventuelles chutes de pierres, d’inspecter les toitures et charpentes des gares ou encore d’établir un plan de maintenance des végétations aux abords des voies, qui pourrait même intégrer le calcul de la biomasse dans un avenir proche. Outre la maintenance, les drones auront également leur mot à dire dans le domaine de la surveillance et de la sécurité du réseau. Un drone longue portée est aujourd’hui capable de couvrir, de jour comme de nuit, des linéaires entiers de voies pour détecter les intrusions et les actes de malveillance. Plus "futuriste" encore, la SNCF prévoit d’équiper ses personnels en charge de la sécurité avec des Nanodrones de 18 grammes et d’un ULM biplace d’une endurance de 4 heures.

Véritable "œil du réseau", le programme drone se présente donc comme une révolution technique, dont le déploiement passera nécessairement par des transformations dans les processus actuellement mis œuvre par SNCF Réseau.