D’après une information des Echos, le rapport publié ce jeudi 23 octobre par la Cour des comptes alerte sur la nécessité pour SNCF de revoir son modèle économique du Train à Grande Vitesse. En cause : ce dernier dessert trop de gares régionales et devient finalement très peu rentable.
Le TGV, fleuron de l’industrie française dont l’expansion a été crescendo ces dernières années, serait-il en bout de course ? C’est la question que se posent Les Echos en se basant sur un rapport de la Cour des comptes qui pourrait bien mécontenter les élus locaux, militant depuis longtemps pour que les Lignes à Grande Vitesse (LGV) desservent leurs circonscriptions et rendent ainsi service à leurs usagers.
L’institution a en effet constaté une expansion importante du nombre de gares régionales desservies par les TGV (230 au total), abaissant par conséquent le gain de temps octroyé par la circulation à grande vitesse : 4 TGV sur 10 roulent à des vitesses conventionnelles (entre 160 et 220 km/h en moyenne) au lieu de rouler à grande vitesse, dont le plafond est fixé à 320 km/h.
La Cour des comptes pointe alors du doigt le paradoxe auquel se retrouve confrontée SNCF, certains TGV occupant la fonction de Trains Express Régionaux (TER) "de luxe". La recommandation qui s’ensuit de Didier Migaud, premier président de l’organisme de surveillance des deniers publics, est donc de "restreindre progressivement le nombre d’arrêts" et de conserver uniquement "les dessertes justifiées par un large bassin de population".
En réalité, cette situation s’explique par le fait qu’un grand nombre de collectivités territoriales investissent dans les LGV mais demandent en contrepartie que leurs territoires soient desservis par les TGV, ce qui pose en outre des problèmes de péages ferroviaires et de rentabilité des rames circulantes.
Quid des réactions de SNCF suite à la publication du rapport de la Cour des comptes ? Les Echos croient savoir que l’entreprise partage le même constat et depuis longtemps ; la preuve en est avec la formulation, cet été, de différents scénarii envisageables pour sauvegarder le modèle économique et industriel du TGV. La réduction du nombre de rames et de dessertes figurait déjà parmi les propositions du Conseil d’administration de SNCF…mais une telle décision risquerait non seulement de déclencher la colère des élus locaux voire de leurs administrés, mais aussi d’impliquer une compensation qui se traduirait par la mise en place de TER et d’autocars supplémentaires.
Source : Les Echos
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