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INFRASTRUCTURES TP

Le réemploi représente 5% de l'activité de la construction métallique

PUBLIÉ LE 22 JUIN 2023
JULIA TORTORICI
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Le réemploi représente 5% de l'activité de la construction métallique
Crédit : SCMF
Encouragés par "un marché industriel soutenu", les professionnels de la construction métallique affichent de bons résultats en 2022 et restent optimistes cette année. Pour gagner en vertu environnementale, une batterie de solutions s’offrent à eux, du recylage aux aciers bas carbone, en passant, de plus en plus, par le réemploi. 

La conjoncture semble favorable à l’activité de la construction métallique qui confirme une croissance de +6% en 2022, avec 800 000 tonnes de structures métalliques mises en oeuvre en France. Il faut dire que le marché industriel y met du sien : "les prix sont en baisse, et la compétitivité a augmenté, malgré la hausse des coûts de l’énergie et l’inflation, commente Roger Briand, président du SCMF (1), il y a de quoi être optimiste en 2023". L’exercice actuel se distingue en effet pas un nombre "soutenu" de consultations et de projets de construction quoiqu’en "légère baisse". "Force est de constater des reports de dates de réalisations d’ouvrages et des décisions qui sont lentes à prendre, en plus des durées d’instruction des permis de construire qui s’allongent", complète-t-il. Pour l’heure, les carnets de commandes 2023 sont assurés mais ceux de 2024 seront "plus durs à constituer". Bien que tirés par la demande en ouvrages d’art, bâtiments agricoles et industriels dynamisés par la réindustrialisation, ils pourraient être plombés par la baisse de la demande en bureaux et logements, combinée à l’attentisme latent des maitres d’ouvrages. En tout état de cause, le CA de la profession progresse de +12,75%, avec des effectifs stables caractérisés par un intérim toujours pregnant. 

Un matériau fantastique

Recyclable à l’infini, tout en gardant ses caractéristiques mécaniques et électromagnétiques, le métal est un matériau intéressant à plus d’un titre. Ses facultés facilitent sa récupération et son recyclage, qui se financent par eux-mêmes. Si en France, 95% des aciers longs (poutrelles, plats, cornières) utilisés pour la construction sont issus des produits de recyclage de la filières électrique des aciéristes, en Europe la cote part de production d’acier secondaire est 50% de la production. On estime ainsi à 780 000 tonnes la consommation annuelle d’acier en France par les constructeurs métalliques qui orientent leur consommation (et donc leurs achats !) sur les aciers les plus recyclés et les aciers secondaires issus de recyclage d’acier de récupération (canettes, carrosseries, chutes de profils et d’usinage, vieilles tôles etc). "En fonction du type d’énergie consommée par les fours des aciéristes (nucléaire, hydraulique, éolienne, photovoltaïque), les taux d’émission de CO2 s’avèrent déjà divisés par 5 ou 6, donc en phase avec les enjeux de neutralité carbone nationale à horizon 2050", souligne Roger Briand. "D’autant que les aciéristes développent également ces aciers bas carbone, comme l’Xcarb d’Arcelor. Une solution qui revendique des émissions de seulement 0,3 kg de CO2 par kg d’acier produit destiné la construction métallique", ajoute David Henocq, directeur de la société CCS International. En tenant compte des évolutions constantes d’économie d’émission de CO2 des aciéristes, des émissions de l’ordre de 0,5 kg par kg d’acier produit seront courants. Reste que pour être pleinement vertueux, les professionnels de la construction métallique devront attendre la mise au diapason des sites de production des aciéristes, premiers responsables des émissions industrielles de France (celui d’ArcelorMittal à Dunkerque émet 7,4 millions de tonnes de CO2, devant Vicat, ou encore Engie - source : France Info). La conversion est lente des énergies fossiles vers les renouvelables malgré la perspective de l’hydrogène, encore loin d’être vert. 

Faire progresser le réemploi

Sans surprise, le réemploi s’invite aussi dans la construction métallique qui s’y prête, au même titre que la démontabilité, qu’il s’agisse d’un bâtiment dans son ensemble, d’éléments modulaires ou bien encore de pièces détachées. "Les structures métalliques de bâtiment sont de véritables mécanos géants, les éléments métalliques peuvent aisément se démonter - car assemblés par boulonnage - pour être transportés et remontés dans de nouvelles configurations de constructions, rappelle Roger Briand. C’est une option évitant la démolition et une reconstruction impactante en termes d’émissions de CO2". Quant au réemploi, il ne pourra être augmenté et démocratisé qu’à condition d’une traçabilité exemplaire. "Les logiciels définissent les réemplois futurs, bien en amont de la construction du bâtiment", approuve le président. Actuellement estimé entre 3% et 5%, le réemploi dans le marché de l’acier a tout intérêt à progresser. Il ouvre la voie à un nouveau marché, celui de l’occasion, qui oblige déjà certains constructeurs à provisionner le matériau dans un "parc de réemploi" jouxtant le "parc affaires". "Spécialisés dans la mise en oeuvre d’ouvrages provisoires, nous tenons un stock de nos aciers, soumis à un inventaire, que nous récupérons et réutilisons à volonté, témoigne David Henocq de CCS International. Une plateforme digitale nous a d’ailleurs contactés afin que nous partagions nos stocks". Il faudra attendre au plus tôt 2025, voire 2027, pour voir le réemploi se normaliser dans l’acier. "En attendant, nous y faisons appel avec l’accord des maitres d’ouvrages ou sur demande", ajoute le responsable. 

Le saviez-vous ?

Les entreprises du SCMF s’appuient sur Valobat afin de les accompagner dans la mise en place de la ReP. Les professionnels de la construction métallique ont choisi d’être metteurs sur le marché et d’incorporer une éco-contribution de l’ordre de 1€/T dans leurs prix, dès 2024.  

 



Qualques chiffres à retenir

Tonnage mise en oeuvre par nature d’ouvrages

Bâtiments industriels : 454 221 (61,37%)
Autres ouvrages (parkings, gares, arenas) : 93 509 (12,63%)
Bâtiments agricoles, silos et trémies : 83 769 (11,32%)
Autres bâtiments : 58 687 (7,93%)
Ponts et passerelles : 39 946 (5,40%)
Pylônes : 10 000 (1,35%)




(1) Syndicat de la construction métallique française 
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