Notre-Dame-des-Landes, un projet « surdimensionné »

Enième rebondissement dans le dossier de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, censé désengorger le trafic de l’actuelle plateforme de Nantes-Atlantique : un groupe d’experts vient de rendre à Ségolène Royal, ministre de l’Environnement, un rapport indiquant que le projet serait « surdimensionné ». Nouvelle pierre d’achoppement entre Mme Royal et le Premier ministre, Manuel Valls, sur le sujet. Explications.

D’après le quotidien économique Les Echos, sur la base d’une dépêche AFP, Ségolène Royal avait en effet demandé en janvier dernier à trois ingénieurs généraux d’étudier les alternatives ou pistes complémentaires à ce projet qui fait tant parler de lui depuis un bon moment maintenant. Le groupe d’experts a donc rendu son rapport à la ministre ; verdict : l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est le « fruit d’une conception ancienne, est surdimensionné ». La réflexion des ingénieurs en est arrivée à la conclusion qu’il fallait soit redimensionner la plateforme de Notre-Dame-des-Landes pour la faire passer de deux à une seule piste, soit moderniser l’actuel site de Nantes-Atlantique.

Ainsi, le projet tant décrié pourrait passer de deux pistes de 3 600 m de longueur, dont l’une à 60 m de largeur, à une unique piste de 2 900 m de longueur et 45 m de largeur, des dimensions suffisantes pour accueillir le trafic aérien intra-européen. Mais les experts ne ferment pas non plus la porte à la rénovation de l’aéroport de Nantes-Atlantique, en préconisant l’agrandissement de l’aérogare et la réfection de la piste. Seul bémol : la gêne sonore resterait importante, et le fait de maintenir l’aéroport en service pendant les travaux alourdirait la facture.

Un duel Royal-Valls en trame de fond

Toutefois, au-delà du projet en lui-même, le dossier de Notre-Dame-des-Landes provoque également un affrontement entre Ségolène Royal et le Premier ministre Manuel Valls, la première étant sceptique quant à l’utilité de l’aéroport pendant que le second souhaite le voir sortir de terre. La ministre de l’Environnement veut jouer la carte du dialogue et de la médiation, considérant que « l’idée de ce rapport, malgré les critiques, est de regarder à fond, en vérité, et de façon impartiale, les alternatives, et répondre à toutes les objections pour renouer le dialogue ». Du côté de Matignon, on estime que le rapport des ingénieurs « valide la pertinence » du projet. « Selon ce rapport, le site de Notre-Dame-des-Landes est la meilleure solution pour le transfert de l’aéroport », explique un communiqué. A suivre.