Une étude de BTP Banque portant sur la santé financière des entreprises du BTP lors de la période 2008-2014 vient d’être publiée. Sans vraiment de surprise, l’analyse souligne la morosité du climat des affaires, qui entraîne la fragilité des sociétés de ce secteur d’activité. Détails.

Cette étude a été réalisée par BTP Banque, filiale du Crédit Coopératif qui endosse le rôle d’établissement bancaire, créé en 1919 à l’initiative des chambres syndicales du bâtiment et des travaux publics. C’est la ^7ème année consécutive que BTP Banque entreprend ce travail consistant à analyser, en se basant sur les bilans de ses clients, l’évolution du secteur du BTP. Un échantillon de 5 500 entreprises a servi de fondement à l’étude : dans le détail, 1 500 sociétés de gros-œuvre, 3 000 sociétés de second-œuvre et 1 000 sociétés de travaux publics. Globalement, les indicateurs d’activité et de rentabilité restent stationnés à des niveaux faibles.

Des causes nombreuses et variées

Les causes : « l’augmentation significative du prix des matières premières, la difficulté d’adapter les outils de production, la baisse en volume de l’activité et un contexte de concurrence vive et agressive », relève l’étude. Des causes auxquelles il faut rajouter les charges de personnels, pesant entre 80,8 et 87,5 % de la valeur ajoutée des entreprises du BTP. Et malgré que les marges bénéficiaires se stabilisent, les chiffres demeurent encore trop modestes, rendant impossible un renforcement des structures financières et impactant par conséquent les trésoreries et leur capacité à générer du bénéfice. La rentabilité des sociétés, elle, progresse lentement (+ 0,2 à + 0,3 %) sur les segments du gros-œuvre et du second-œuvre. Dans les TP, la rentabilité encaisse en revanche une perte de 0,2 points.

Des délais de paiements qui diminuent mais des trésoreries qui chutent

L’étude de BTP Banque montre aussi que les délais de paiements des clients diminuent, bien qu’ils restent trop élevés. Mais c’est du côté des trésoreries que la situation n’est pas au beau fixe : la trésorerie nette des entreprises du BTP s’effondre en 2014, avec – 5 points dans le gros-œuvre, – 3 points dans les TP et – 4 points dans le second-œuvre. BTP Banque explique ce constat par l’érosion des structures financières des sociétés mais également par le poids trop important des comptes clients. De plus, les difficultés à encaisser les créances et le raccourcissement des délais fournisseurs sont d’autres facteurs mis en évidence par l’étude.

Claude Lavisse, président du directoire de BTP Banque, a déclaré en guise de conclusion à l’étude : « D’une manière générale, l’exercice 2014 confirme bien la fragilité des entreprises du BTP. Le niveau de défaillance d’entreprises reste toujours élevé et, malgré une stabilisation en 2014, les indicateurs d’activité et de rentabilité sont en détérioration sur les 6 dernières années. Les trésoreries des entreprises se tendent de plus en plus et le recours aux crédits de trésorerie continue de progresser. Ils sont aujourd’hui devenus indispensables au financement de l’activité d’une entreprise du BTP, une situation fragilisée préoccupante pour le secteur ».