Il y a quelques jours, les problèmes rencontrés par EDF sur le chantier de son EPR (réacteur pressurisé européen) à Flamanville, dans la Manche, occupaient la scène médiatique. Mais l’énergéticien doit également gérer un autre dossier difficile, cette fois en Angleterre : celui de l’EPR d’Hinkley Point C, dans l’ouest du pays.
Selon le quotidien Le Monde, le projet du réacteur nucléaire de 3ème génération d’Hinkley Point C bute sur l’obstacle du financement, si bien que la décision officielle de lancer les investissements est en permanence repoussée. En 2009, lorsque le projet a débuté, la mise en service de l’installation était programmée pour la fin 2017. Il y a 2 ans, en 2013, EDF a annoncé que ce serait plutôt 2023. Aujourd’hui, le géant français de l’électricité avoue que cette date ne sera pas non plus tenue.
Pourquoi ? Parce qu’EDF s’est retrouvé confronté et se retrouve encore confronté à bon nombre de contraintes, de problématiques et de contretemps, parmi lesquels l’acquisition par l’entreprise française de la société britannique en charge du nucléaire civil en Grande-Bretagne, British Energy, mais aussi l’autorisation des autorités nucléaires anglaises pour construire l’EPR. S’y sont ajoutées les négociations très complexes menées avec le gouvernement britannique, concernant notamment le prix fixe garanti à l’électricité produite par l’énergie atomique. A l’heure actuelle, ce sont les discussions avec les partenaires chinois, China General Nuclear Power Group (CGN) et China National Nuclear Corporation (CNN), qui jouent les prolongations et qui paralysent l’avancée du projet.
Le chantier de l’EPR d’Hinkley Point C est prévu pour durer 9 ans. Le coût de l’installation était estimé en 2013 par EDF à 16 milliards d’euros. En 2014, la Commission européenne, quand elle a donné son feu vert au projet, a parlé de 33 milliards d’euros. Une pomme de discorde de plus dans le projet…