La Fédération des entreprises internationales de la mécanique et de l’électronique (Ficime) organisait hier son Assemblée générale, à la suite de laquelle était organisée une table ronde sur le thème "Le ré-export vers l’Afrique", avant que le philosophe Michel Serres ne vienne clôturer cette après-midi de réflexion en parlant de générations et de technologies.
Nous sommes en juin 2015, et cela fait donc tout juste un an que les 5 propositions-clés de la Ficime pour dynamiser l’attractivité de la France ont été présentées aux acteurs politiques et économiques. Alors, un an après, où en est-on ? Certaines propositions ont été concrétisées, comme les n°1 et n°2, à savoir respectivement "Créer un accompagnateur public de projet d’investissement étranger" et "Faire de la France la plateforme pour distribuer les produits et services en Afrique". Le président de la Ficime, Alain Rosaz, et la déléguée générale de l’organisation, Laurence Fauque, sont donc allés frapper à la porte de Business France, entité qui résulte de la fusion d’UbiFrance et d’Afii, deux agences publiques dont la mission est d’accompagner les entreprises françaises à exporter et les entreprises étrangères à investir dans l’Hexagone.
Business France a accepté de participer au confortement des relations entre la France et l’Afrique, notamment en renforçant l’attrait du ré-export, c’est-à-dire le fait de conférer une valeur ajoutée aux productions transitant par l’Hexagone. De plus, la Ficime s’est trouvée un allié de poids en l’organisation publique, qui abonde dans le sens de la Fédération s’agissant de la politique française des salons professionnels, jugée faible et mal structurée.
La relation intime entre la France et ses anciennes colonies, une force unique
Quant à la question du ré-export vers l’Afrique, l’exemple de la société MC3 peut être cité : ce distributeur de produits informatiques et prestataire de services intégrés créé il y a plus de 20 ans emploie aujourd’hui 45 personnes en France mais ne réalise pas un centime de chiffre d’affaires dans l’Hexagone, car totalement orienté vers l’export. Parmi ses développements, les implantations de MC3 sur le continent africain se sont étalées de 2002 (au Sénégal, entre autres) à aujourd’hui (Madagascar).
Au milieu du marasme ambiant, il y a effectivement des atouts de poids qui doivent être mis en lumière au sein de la relation France-Afrique. En effet, leur passé colonial commun leur confère par conséquent des caractéristiques communes, à savoir une histoire, une langue, des flux de personnes comme de marchandises et des formes de cultures partagées. Ceux qui ont investi et se sont implantés dans les pays africains l’affirment : c’est ce lien intime qui doit être exploité pour initier voire consolider des rapports économiques, commerciaux et industriels bénéfiques aux deux parties prenantes.
Car il ne faut jamais oublier une chose, et les participants de la table ronde comme Michel Serres n’ont pas dit autre chose : l’Histoire représente certes le passé, mais un passé qui a façonné le monde d’aujourd’hui et préparé les enjeux de demain. D’où la nécessité de se baser sur hier pour construire l’avenir. Car si on tire un trait sur le passé, on en tire aussi un sur le futur.
Photo d’illustration : © NASA Goddard Space Flight Center
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