La Réunion : la route du littoral prend le large

L’actuelle route du littoral, à la Réunion, est aujourd’hui coincée entre la falaise et les flots. Une situation difficile lors des intempéries et dangereuse du fait des chutes de pierre. Décision a été prise d’en construire une autre… sur la mer !

Avec 6 digues, le viaduc du Littoral, le viaduc de la Grande Chaloupe et l’échangeur de la Possession, la future route du littoral s’inscrit dans 4 chantiers d’envergure. L’ensemble devrait coûter 1,66 Md€. Le viaduc du Littoral, et ses 5 400 m, sera construit par un groupement Vinci construction grands travaux, Bouygues TP, Dodin Campenon Bernard et De Mathieu Bard Construction. Il deviendra le plus long viaduc en mer de France. Il reposera sur 48 piles poids, sans fondation, qui misent uniquement sur leur masse pour s’ancrer au sol marin. Il aura une largeur de 28,90 m et la travée courante sera de 120 m. Les différents éléments préfabriqués et précontraints à terre seront acheminés par une barge de la taille d’un stade de foot !
Plus petit, le viaduc de la Grande Chaloupe (Eiffage TP, Razel Bec, Saipem, NGE Contracting et Guintoli) est un pont de 240 m qui, contrairement à son grand frère, ne nécessitera pas de moyens maritimes. Il reposera sur 3 piles en mer, fondée sur semelles, et sur deux culées en extrémités à la jonction avec la digue, fondées sur pieux.
Pour relier ces différents ouvrages, 6 digues vont être construites (BTOI, SBTPC, Vinci Construction Terrassement). Elles seront protégées par une carapace d’accropodes, d’énormes éléments en béton préfabriqués. Une nouvelle usine a été mise en place, avec atmosphère contrôlée, pour les fabriquer en série à proximité. Ces éléments et la structure même de la digue lui permettront de résister à des houles cycloniques centennales.
Enfin, l’échangeur de la Possession (GTOI, SBTPC, Vinci Construction Terrassement) va constituer une nouvelle entrée de ville avec une mise en valeur paysagère de l’aire de repos et des abords.
Au-delà de son aspect technique, ce projet a aussi une dimension environnementale marquée avec des filets anti-MES pour protéger les coraux, des rideaux de bulles sous-marins pour éviter la propagation des sons trop violents susceptibles de gêner les mammifères marins, une observation régulière de la faune et de la flore, etc.