Il était temps ! Hier, jeudi 9 avril, le gouvernement et les sociétés concessionnaires d’autoroutes ont (enfin) trouvé un accord relatif à l’application du plan de relance et au gel des tarifs des péages. Cette décision était attendue car elle devrait impacter positivement le secteur des travaux publics.

D’après une information des Echos, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron a profité de l’Assemblée générale de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) pour annoncer la mesure tant espérée. Concrètement, l’Etat va faire financer par les concessionnaires 3,2 milliards d’euros de travaux sur le réseau autoroutier ; les premiers chantiers devraient démarrer dès cette année, et 80% des travaux auront été réalisés dans les 3 années à venir, selon Emmanuel Macron. Les sociétés, elles, profitent d’un allongement de 2 ans en moyenne de leurs concessions, mais cette durée dépend en réalité de la rentabilité des tronçons et du montant des chantiers.

L’accord ne s’arrête pas là : les concessionnaires vont aussi verser un milliard d’euros à l’Agence de financement des infrastructures de transports de France – AFITF, dont un versement de 300 millions sera effectué sur les 3 prochaines années. Ceci dans le cadre de la politique de relance de l’investissement actée par l’exécutif depuis quelques jours. Les concessionnaires ont cependant engrangé quelques garanties, comme une sécurisation accrue de leurs contrats et un investissement en capital de 200 millions d’euros dans un fonds dédié aux infrastructures et géré par la Caisse des dépôts et consignations. Dans le cas où ce fonds serait convenablement géré, les concessionnaires "rentreront à terme dans leur mise et les investissements généreront un rendement", selon le quotidien économique. C’est toutefois la Caisse des dépôts qui sera seule habilitée à choisir les projets.

Pas d’augmentation des péages…mais un étalement sur 5 ans

L’autre annonce retentissante est bien évidemment le gel des tarifs des péages. Contre toute attente, et alors que les concessionnaires étaient dans leur bon droit et que leurs contrats prévoyaient une hausse de 0,57% en 2015, les prix n’augmenteront pas cette année, ni en 2016 d’ailleurs. Attention toutefois, il s’agit seulement d’un report : la hausse sera en fait étalée sur 5 ans à compter de 2019, croient savoir Les Echos.

Dernier point : les profits des autoroutes seront dorénavant partagés entre l’Etat et les concessionnaires dans le cas – et uniquement dans le cas – où le trafic surpasse de 30% le niveau prévu par les contrats de privatisation conclus en 2006. En revanche, si le trafic chute (ce qui est difficilement concevable), l’Etat n’apportera aucune compensation aux sociétés. Toujours est-il qu’il n’y aura pas de partage dans l’immédiat, puisque les autoroutes sont seulement en train de retrouver le niveau de trafic estimé lors de la privatisation, la faute à la crise économique. Bref, cet ultime épisode clôt un très long feuilleton aux nombreux rebondissements, mais qui devrait finalement apporter une bouffée d’oxygène aux travaux publics.