L’Etat américain de la Californie a proclamé l’état d’urgence en raison d’une importante fuite de méthane qui s’est déclenchée dans un puits gazier de la société Southern California Gas Company, dans la région de Los Angeles. Non seulement des milliers d’habitants ont dû être évacués, mais les dégâts environnementaux pourraient être énormes.
C’est à proximité de Porter Ranch, une banlieue de Los Angeles, que se trouve le site gazier au sein duquel la fuite de méthane a été détectée le 23 octobre dernier. Avec la promulgation de l’état d’urgence, les agences gouvernementales américaines peuvent mobiliser la totalité de leurs moyens humains, matériels et financiers pour tenter de colmater l’incident. Concrètement, la fuite s’est déclenchée à 2 400 m de profondeur et rejette entre 30 et 58 t de méthane par heure dans l’atmosphère.
Des chiffres impressionnants qui, s’ils ne représentent apparemment pas de réel danger sanitaire pour la population, sont en revanche bien plus inquiétants sur le plan environnemental : selon les autorités locales, cette fuite augmente à elle seule la production de gaz à effet de serre de toute la côte Est des Etats-Unis de 25 %, soit l’équivalent de 75 % des émissions de l’ensemble des raffineries de pétrole de la Californie sur 12 mois.
En effet, le méthane est un gaz beaucoup plus nocif que le C02 (dioxyde de carbone) dans la mesure où le premier est 80 fois plus puissant que le second sur une échelle de 20 ans, et qu’il agit aussi beaucoup plus vite. L’incident de Porter Ranch serait enfin la preuve, selon certains, que les infrastructures d’exploitation et de transport d’énergie aux USA s’avèrent parfois trop âgées, trop obsolètes et par conséquent trop vulnérables.