Chiche ! C’est, en substance, ce qu’a déclaré la ministre pour le Développement et la Coopération nordique, Kristina Persson, affirmant que le pays scandinave avait les moyens de se passer de toutes les énergies fossiles dans son mix énergétique d’ici 2030. Vraiment ?
Pour le gouvernement suédois, il serait donc possible que le pays maintienne sa croissance tout en n’ayant plus la moindre énergie fossile (et donc plus la moindre production de dioxyde de carbone) dans son mix énergétique à l’horizon 2030. Un défi ambitieux que la Suède compte bien relever, si l’on en croit Les Echos : « Ce sera difficile, mais c’est possible », a révélé la ministre Kristina Persson. Mais le pays a-t-il vraiment les moyens nécessaires pour atteindre cet objectif pour le moins complexe ?
Il semblerait plutôt que oui ; du moins la Suède est déjà sur la bonne route à l’heure qu’il est : le pays est considéré comme « bon élève » de l’Union européenne et de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) en la matière, car il est l’un des rares Etats développés à avoir amorcé son « découplage », qui sous-tend le principe de croissance « propre ». Concrètement, entre le milieu des années 1980 et aujourd’hui, la Suède a vu son PIB (Produit Intérieur Brut) progresser de 58 % pendant que ses émissions de gaz à effet de serre reculaient de 22 %.
Car la façon de voir les choses, et ensuite celle de les appliquer, est clairement établie chez les Suédois : le principe de précaution prévaut, les matières dangereuses sont éliminées, et (surtout ?) le principe du « pollueur-payeur » est vigoureusement appliqué par les autorités. En 2016, le budget suédois devrait consacrer 480 millions d’euros pour le développement des énergies renouvelables et des technologies vertes.