Selon un rapport du Fonds mondial pour la nature (WWF), la préservation environnementale des océans représenterait des gains financiers et des créations d’emplois impressionnantes. L’Organisation non-gouvernementale avance le ratio d’un dollar investi pour des bénéfices 3 fois supérieurs.
Et si l’argumentaire de l’écologie passait par des exemples concrets de rentabilité économique ? C’est ce qu’a réalisé le Fonds mondial pour la nature dans son dernier rapport rendu en marge du Sommet mondial sur les océans organisé au Portugal, nous apprend Libération. Sauvegarder les océans pourrait donc se chiffrer entre 433 et 813 milliards d’euros de bénéfices, et induire la création de 150 000 à 180 000 emplois à l’horizon 2050.
Pour parvenir à ces statistiques alléchantes, il faut envisager d’étendre géographiquement les Aires marines protégées, ou AMP, des décisions qui engendreraient des créations d’emplois directs dues à la protection côtière et à la pêche. A l’heure actuelle, 3,4% de la surface totale des océans sont protégés, et pas toujours de la meilleure manière, d’après le WWF. Mais leur développement permettrait de sécuriser davantage l’écosystème marin tout en dynamisant l’économie locale, puisque les AMP protègent les habitats et les infrastructures des littoraux. La quantité et la qualité des poissons, la biomasse ainsi que la diversité des espèces s’en trouvent renforcées, ce qui reconstitue les stocks et amplifie les moyens de subsistance liés à la pêche. Sans parler de l’attrait touristique et scientifique que représentent ces zones préservées où faune et flore peuvent vaquer à leurs occupations.
Dans les faits, le Fonds mondial pour la nature a estimé à 24 000 milliards de dollars la valeur économique des océans recouvrant la Terre. Un exemple : la Grande barrière de corail, au large des côtes orientales de l’Australie, pèse à elle seule 5,7 milliards de dollars, 48 000 emplois directs et fait vivre indirectement 21 000 personnes. Et bien que plus de 40% des océans soient impactés par l’activité humaine, le WWF rappelle que ces mêmes océans possèdent une qualité précieuse : absorber ¼ du CO2 rejeté chaque année par cette même activité humaine.
