Le Syndicat national du caoutchouc et des polymères (SNCP) et les Travaux de normalisation des pneumatiques pour la France (TNPF) organisaient ce mardi 30 septembre à Paris une conférence sur l’économie circulaire du pneu. L’objectif était d’attirer l’attention des acteurs de la filière sur le réemploi de ce matériau.

Responsables de syndicats et d’organisations professionnelles, manufacturiers, concessionnaires et représentants de l’Etat se sont donc donné rendez-vous pour développer la concertation, au sein-même de la filière, à propos de la réutilisation des pneumatiques. Les participants se sont notamment attardés sur le rechapage, étape importante permettant de diminuer le coût de revient kilométrique et de valoriser le produit. En France, 95% des pneus rechapés concernent les véhicules industriels – génie civil, poids lourds, agriculture, avions…

Le rechapage assure au pneumatique de multiplier sa durée de vie par 2,5 en moyenne, garantissant par exemple à un essieu moteur d’atteindre les 600 000 kilomètres. On compte pour l’heure 12 ateliers de rechapage dans l’Hexagone qui, sur 1 700 000 pneus produits chaque année au niveau national, en rechapent 45%. Mais il s’avère que l’accroissement du réemploi des pneumatiques n’est pas chose aisée en raison de contraintes administratives : du côté de la France, les professionnels pointent du doigt la logique "tous les déchets doivent être traités de la même façon", arguant que chaque produit a une vie différente. Ce à quoi le ministère de l’Ecologie leur répond que la définition du déchet est unique.

Enfin, du côté de l’Union européenne, on constate un manque d’harmonisation entre les réglementations des pays-membres qui se concrétise par une anomalie de transposition entre les services de douanes : ainsi, le pneu se retrouve considéré tantôt comme un produit, tantôt comme un déchet, tantôt comme les deux à la fois. Un problème de qualification qui est loin de simplifier les démarches des industriels du secteur.