Alors qu’une croissance de 73% est annoncée dans le secteur de la construction d’ici à 2030 avec un nombre de chantiers dans le monde amené à doubler, les pratiques actuelles de nombreuses entreprises de BTP ne tiennent pas compte des nouveaux usages numériques qui, à bon escient, permettent un gain de productivité et une réduction du budget global d’un chantier.  

Associé au cabinet de conseil en stratégie Roland Berger, Finalcad, spécialiste des applications mobiles de terrain et analyses prédictives pour le BTP, a publié une étude sur la transformation numérique des chantiers et ses bénéfices.

Pour envisager la métamorphose, il est tout d’abord indispensable de disposer d’équipements capables de collecter des données tels que des tablettes, des smartphones, des drones, etc. Réunir des data contribuent à anticiper les défauts sur certains types de chantiers et par conséquent réduire le budget global, impacté parfois par des coûts supplémentaires dus aux gaspillages et délais de livraison non respectés. D’après une enquête de KPMG parue en 2015 sur le secteur de la construction dans le monde, seulement un tiers des projets menés par des entreprises de BTP respecteraient les budgets initiaux. D’autre part, seulement un quart des chantiers respecteraient le temps défini au début du projet ^1.

Toutefois, la technologie ne fait pas tout. Une entreprise de BTP qui envisagerait de se moderniser en pratiquant la numérisation des chantiers nécessiterait une main d’œuvre mieux qualifiée et surtout formée à ces usages 2.0. « Les data sont aussi un moyen d’augmenter la productivité de la main d’œuvre. En anticipant les défauts à venir, les ouvriers ont d’emblée le bon geste sur le chantier. Des économies jusqu’à 4h par ouvrier et par jour sont possibles », précise l’étude. De plus, les données sans logiciels suffisamment performants pour les extraire et les traiter restent inopérantes.

L’étude synthétise : « Ces data pourront donner lieu à la création d’une «Carte Vitale » du bâtiment, où toutes les étapes de sa construction - et même jusqu’à sa phase de déconstruction – seront recensées. (…) Ils sont l’enjeu clé pour notamment réduire les budgets, prévenir des défauts et s’assurer ainsi d’une phase d’exploitation à moindre frais. »


¹ Global Construction 2030, Oxford Economics, 2017