Depuis fin 2015, le secteur du bâtiment reprend du poil de la bête avec des carnets de commandes en hausse, la relance de l’activité des matériaux et la bonne tenue des crédits à l’investissement. La reprise n’est toutefois pas encore générale, tempère la Fédération française du bâtiment (FFB).
 
Le logement neuf est en pleine forme. En 2015, les ventes de logements privés ont augmenté de 13,3% dans l’individuel et de 19,8% dans le collectif. Sur sept mois, ces deux segments auront progressé respectivement de 14,2% et 18%. Les permis et les mises en chantier s’inscrivent dans cette tendance avec une croissance, plus limitée néanmoins, de 5,5% et 5,7%. Pour 2016, la FFB prévoit environ 375 000 mises en chantier, soit une hausse de 8,6%.
 
Même constat dans le non résidentiel qui croît plus rapidement que prévu. Sur sept mois, les permis de construire et mises en chantier sont en hausse de 8,5% et 3,1% alors que la FFB tablait plutôt sur un recul de 1% à 2% des surfaces mises en chantier. Ces bons résultats valent pour tous les segments à l’exception des bâtiments administratifs encore pénalisés par la fin d’un cycle électoral et la baisse des dotations de l’Etat aux collectivités. Seule ombre au tableau : le marché de l’amélioration-entretien qui piétine encore malgré la reprise durable des ventes dans l’ancien.
 
Au final, pour l’année 2016, la FFB espère des résultats meilleurs qu’annoncés avec une croissance probable de 1,2% de l’activité. Bien que tous les feux soient au vert (ou presque), la Fédération s’inquiète des disparités entre les territoires. La reprise du neuf concerne principalement les territoires économiquement et démographiquement dynamiques alors que d’autres zones sont épargnées; là où la requalification de petits ou moyens centres-villes serait urgente.
 
Du côté de l’emploi, au premier semestre 2016, l’effectif des salariés du bâtiment est encore en recul de 17 400 unités (-1,6%) tandis que l’effectif intérim progresse de 6200 postes (+8,7%) soit une baisse globale de 11 200 postes (-1%). Un score peu encourageant mais qu’il convient de comparer aux "35 600 pertes d’emplois de 2015", estime la FFB. En outre, il semble que la stabilisation est en cours et se manifestera probablement au dernier trimestre 2016.

Pour consolider la reprise, la FFB rappelle qu’il est "indispensable que les banques, assureurs, assureurs-crédit et fournisseurs continuent d’accompagner le secteur" et à plus long terme, pour ne pas casser la confiance des investisseurs, "il importe d’éviter tout choc négatif dans le contexte pré-présidentiel de 2017".