Le BTP fait sa rentrée avec espoir

C’est l’heure de la reprise pour le BTP, reprise dans tous les sens du terme si l’on en croit Jacques Chanut, président de la Fédération Française du Bâtiment (FFB), interrogé sur France Info. Bien que le secteur encaisse des pertes d’emplois, la situation commencerait à s’améliorer. Analyse.

Avec un recul d’activité de 4% en 2014, les destructions d’emplois s’élèveraient à 30 000 postes selon Jacques Chanut. Des mauvais chiffres qui impactent prioritairement les Petites et Moyennes Entreprises (PME), étant donné leur plus grande fragilité face aux questions de financements.

Interrogé sur la persistance de ce constat négatif, le président de la FFB a tenu à souligner sur les ondes de France Info que la réponse politique n’avait pas été au rendez-vous en temps et en heure : « Avec le recul, on s’aperçoit qu’on a perdu 2 ans par rapport à un certain nombre d’annonces. Mais je crois qu’enfin, en 2014, il y a eu une prise de conscience du gouvernement comme quoi il fallait, non seulement répondre à l’attente des Français en termes de logements […], mais aussi dans le cadre de la rénovation énergétique des bâtiments, qu’il fallait absolument accompagner les Français qui voulaient faire un certain nombre de travaux. […] Enfin, au mois de juillet [2014], on a été entendu avec un plan de relance que nous soutenons, qui est équilibré, mais qui arrive malheureusement un petit peu tard ».

2015, année du rebond ?

Le secteur du bâtiment devrait encore engranger une baisse de 0,4% en 2015 d’après les prévisions de la FFB, même si les activités de rénovation et de réhabilitation devraient permettre de tirer le marché vers le haut. Jacques Chanut estime en outre que certains dispositifs de la loi Pinel, ainsi que quelques décisions gouvernementales assureront un regain, notamment du logement neuf.

Mais à la question « Quel est le problème principal ? », le président de la FFB répond sans détours : « C’est la confiance. Quand le bâtiment va, tout va…c’est surtout quand tout va que le bâtiment va, c’est l’inverse ! Aujourd’hui, on a quand même l’impression qu’il y a un contexte économique qui est très lourd, une incertitude de nos concitoyens quant à l’avenir ; forcément, quand vous avez du mal à remplir votre caddie le samedi, vous n’êtes pas dans une démarche d’achat ou de rénovation de votre bâtiment. » Rappelant qu’on est encore loin de la promesse du candidat François Hollande de construire 500 000 logements neufs chaque année – on atteint difficilement les 300 000, Jacques Chanut a donc insisté sur France Info sur l’importance des mesures d’accompagnement et sur la nécessité de réinstaurer un climat de confiance. Par ailleurs, le président de la FFB a jugé que l’environnement bancaire était favorable, grâce à des taux d’intérêts particulièrement faibles, et par conséquent attractifs.

Il n’empêche que le lien entre la crise socio-économique globale et latente d’une part, et la crise du BTP d’autre part, est une fois de plus pointé du doigt.