La première phase du gros œuvre s’achève sur le chantier de la Cité musicale de l’Ile Seguin à Boulogne-Billancourt (92). Ce chantier technique mené par Bouygues Bâtiment Ile-de-France ne laisse guère de place aux approximations. Le point sur l’avancement des travaux.
Pour mémoire, dans l’objectif de mettre en place une politique culturelle autour du projet de la Vallée de la culture des Hauts-de-Seine, portant notamment sur le développement le long de la vallée de la Seine de loisirs et de pratiques culturelles pout le grand public, le Conseil départemental a confié au groupement Bouygues Bâtiment Ile-de-France/Sodexo/OFI Infravia/TF1 associé aux architectes Shigeru Ban et Jean de Gastines, le contrat de conception-construction de la Cité musicale de l’Ile Seguin à Boulogne-Billancourt.
Cet équipement culturel, dont le design a été pensé pour s’intégrer harmonieusement dans l’environnement ouvert et piétonnier de l’Ile Seguin, abritera un auditorium de 1 100 places et une salle de spectacle de 4 000 à 6 000 places. Il sera principalement destiné à l’organisation de concerts et d’évènements ainsi qu’à l’accueil des formations musicales en résidence Insula orchestra et la Maîtrise des Hauts-de-Seine. En ce sens, l’ensemble intègrera également des espaces de répétition et d’enregistrements, mais aussi un espace entreprise de 2 660 m² et des commerces.
En octobre 2013, une fois les jardins de l’Ile Seguin fermés et la terre végétale évacués, Bouygues Bâtiment Ile-de-France a procédé aux sondages géotechniques et pyrotechniques avant de débuter les terrassements en mars 2014. A ce jour, les travaux avancent selon les délais, et la fin de la première phase du gros œuvre se profile à la fin de l’été 2015. L’ouverture est prévue à l’automne 2016.
Ce bâtiment original, à dominante béton, cache en fait une grande technicité. « C’est une structure complexe qui nécessite de grandes précautions acoustiques », explique Thibaut Vieillard, responsable du projet chez Bouygues Bâtiment Ile-de-France. De fait, deux acousticiens renommés - Lamoureux Acoustics et Nagata Acoustics – ont été respectivement chargés de concevoir une coque en béton de plusieurs épaisseurs hermétique au son et de sélectionner les matériaux susceptibles d’assurer une qualité sonore. « D’autre part, la plupart des ouvrages en béton apparent ne laissent pas de place à l’erreur », souligne Thibaut Vieillard. « C’est pourquoi le dossier technique a été mis au point très en amont et assisté de la technologie BIM ».
« "L’œuf" abritant l’auditorium représente également un véritable défi en soi », ajoute Javier Morales, responsable de production chez Bouygues Bâtiment Ile-de-France. « Il s’agit de revêtir la coque en béton d’une résille en bois à double assise autonome conçue par l’allemand Hess, qui supportera une structure vitrée. La charpente bois sera posée par couronnes du bas vers le haut tandis que le vitrage sera mis en œuvre du haut vers le bas, pour créer un "parapluie" étanche ». 6 mois seront nécessaires à la mise en place de ce revêtement.
L’environnement spécial de ce chantier qui se tient sur une île a, en outre, forcé Bouygues Bâtiment Ile-de-France, a définir une logistique précise pour l’acheminement des matériels et des matériaux. « L’Ile n’étant accessible que par un unique pont, nous avons instauré des livraisons par barges. De plus, le terrain étant exigu et le chantier très délimité par la Seine, nous avons du installer une barge de stockage sur l’eau », indique Thibaut Vieillard. « Nous avons notamment fait appel au logiciel E-appro pour la gestion des approvisionnements en flux tendus ». Un examen d’adéquation a également été nécessaire pour le montage des 8 grues à tour présentes sur le chantier.
