Depuis 2013, le laboratoire de l’ESITC Caen pilote un projet européen « RECIF » qui vise à trouver des solutions de valorisation de coproduits marins en récifs artificiels. Il rassemble 9 partenaires français et britanniques (dont TPC - Groupe Vinci), est cofinancé par l’Union Européenne (FEDER) et la Région Basse-Normandie pour un montant de 3 millions d’euros et devrait aboutir en juin 2015.

L’idée du projet RECIF est née dans le laboratoire de l’ESITC Caen, dont les travaux et thématiques de recherche sont axés notamment sur les matériaux et les éco matériaux de construction prenant en compte leur impact environnemental. Il s’inscrit dans le cadre des réflexions et des actions pour l’amélioration de l’écosystème et pour une meilleure gestion des ressources marines de part et autre de la Manche. Pour répondre à ces enjeux économiques et environnementaux, il vise plusieurs objectifs : la valorisation des ressources et coproduits marins (coquilles vides), le développement de matériaux de construction innovants pour récifs artificiels et la mise en place de récifs artificiels pour l’amélioration de la biodiversité et de la production de l’écosystème marin en Manche.
Deuxième producteur conchylicole en Europe, la France produit en moyenne chaque année près de 200 000 tonnes de coquillages issus de la conchyliculture et 50 000 tonnes de coquillages issus de la pêche. A ces quantités s’ajoutent des gisements massifs de crépidules estimés à plusieurs millions de tonnes. Les coquilles dépourvues de leur chair représentent près de 90 % (en masse) des produits et sont considérées comme un déchet. Plusieurs études et recherches de par le monde ont porté sur la valorisation, essentiellement des huîtres, en matériaux de construction. Les coproduits coquilliers marins constituent une ressource locale à valoriser en tant que matière première secondaire pour la production de nouveaux matériaux L’ESITC Caen pilote déjà depuis un an le projet VECOP sur la réutilisation des coproduits marins en éco-pavés drainants. Les résultats de ce projet et notamment ceux liés aux caractéristiques physico-chimiques des coquilles, à l’étude du comportement des coquilles dans un matériau cimentaire, seront utilisés dans le cadre du projet RECIF pour optimiser les formulations. VECOP a également permis au laboratoire de maitriser le processus de traitement et de transformation des coquilles vides permettant leur valorisation en granulats.