La Tour H du quartier Petit-Bard à Montpellier a été foudroyée le 14 avril dernier. Retour sur la démolition de ce bâtiment haut de 50 mètres et inséré dans un tissu urbain dense.
La démolition de cet édifice de 18 étages n’était pas une mince affaire, comme le rappelle le directeur de la CEBTP Démolition, bureau d’études spécialisé du groupe CEBTP en charge de la maîtrise d’œuvre, conception et réalisation des travaux de désamiantage et démolition, Gérard Légalle . "Le bâtiment est entouré sur ses quatre côtés de bâtiments en R+4 et R+10, soit des ouvrages de l’ordre de 15 et 30 mètres de haut, situés à des distances relativement proches de la tour, entre 20 et 30 mètres." Le périmètre de sécurité étant établi sur 200 m autour du bâtiment, nombre d’habitants ont donc dû être évacués le jour du tir.
Deux éléments ont été particulièrement décisifs lors de cette démolition. En premier lieu, il s’agissait de réaliser un foudroyage précis et légèrement orienté pour profiter d’une excavation située au pied de la tour. "Devant le bâtiment, nous avons utilisé une fosse correspondant à l’emprise de l’ancienne chaufferie qui avait été démolie précédemment. Cette légère excavation était une zone de réception toute indiquée pour limiter la hauteur des gravats du foudroyage", poursuit le dirigeant.
Un autre défi consistait à réaliser un tir, le plus léger possible, afin de limiter les nuisances en matière de vibration et de pression aérienne. Seuls 150 kg de charges ont été utilisés pour 14 000 tonnes de gravats inertes. "Nos études ont ainsi permis d’optimiser le travail d’affaiblissement de l’ouvrage et la quantité de charge employée en garantissant à la fois la stabilité provisoire du bâtiment, son effondrement et son fractionnement total au moment du tir, le tout dans une enveloppe budgétaire contenue".
Comme suite à toute opération de démolition à l’explosif, les enregistrements du tir "vont maintenant être disséqués pour enrichir notre retour d’expérience et dégager les pistes d’amélioration toujours envisageables", conclut M. Légalle.
